portraitencetemps

 THE SAME OLD STORY (suite)

Paris, beauté de pierres mortes, transfigure la nuit.
Les quais...
Arrivées vertigineuses sur les feux...

Le fleuve sommeille, scintillant et lourd.
La machine, monstre volé, soumise entre nos jambes.
Scintillement jaune du phare.
Notre silence et ce ronflement animal.

Champs Elysées...
Des motards de la police nous font signe.
Tu ralentis. Tu te rabats.
Ils s’approchent...

Mais au dernier moment -le vrai dernier moment-
avec une précision d’évadé tu t’arraches
    et on s’envole, littéralement.

En ce temps là, ils ne tiraient pas.
Cela viendrait, pour eux, nous le savions.
Comme cela, d’évidence,
pour jouir de l’ordre et de la mort.
Peut-être était-ce même là, pour nous,
    que ça viendrait ?
On s’en foutait, on n’avait pas le choix,
on pratiquait l’envol comme on vivrait ailleurs.

Oui tu l’écoutes, je vois ton pied bouger.
Nous sommes toujours au bord du pire.
Je t’excède, tu m’adores.

Réveil.
Silence.
Le soir tombe.
Une cigarette.
Emmêlés.
Un faux mouvement
et nous serons défaits.